p 124 "... La peur a longtemps imprégné la plupart de mes relations humaines : peur de ce que l'autre pense, peur de ce qu'il ne pense pas, peur de ce qu'il dit, peur de ce qu'il ne dit pas, peur d'un excès de paroles, peur d'un silence trop long, peur d'un manque d'amour, peur d'un excès d'amour, peur de parler, peur de taire, peur d'être seul, peur d'entrer en relation, peur de n'avoir rien à faire, peur d'être débordé de travail, peur de plaire, peur de déplaire, peur de séduire... Bon sang, que de peurs ! et que d'énergie consacrée à combattre ces peurs !
... Toutes ces petites peurs côte à côte, accumulées depuis tant d'années, m'apparurent d'un coup comme un cancer grouillant... Je les percevais soudain comme un tout, comme un réseau tentaculaire (...) je prenais en un instant la mesure de ce qu'elles n'étaient pas accidentelles ou occasionnelles mais structurelles, c'est-à-dire représentant ma façon de fonctionner.
Dans l'instant, j'ai pris conscience que j'étais en danger de devenir a nice dead person .
Cette prise de conscience a réveillé mon instinct de survie : il était urgent de changer, de quitter la peur et de basculer dans la confiance."
Thomas d'Ansembourg
photo chez http://unechancesurdeux.over-blog.com/
p 126 "Dès que j'ai décidé de basculer dans la confiance et d'apprivoiser mes peurs, toute mon énergie a changé.
Et en quelques années, ma vie professionnelle et ma vie affective ont radicalement changé. En deux ou trois ans, toute ma vie a plus évolué qu'en trente-cinq ans."
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Pour moi à qui plusieurs médecins différents ont parlé de Survie,
comme ces mots me parlent !
Je me souviens de ces petites phrases qui sont restées jusqu'à présent enfouies en moi,
me laissant seule et sans voix :
L'infirmière : "La radiothérapie, c'est pour augmenter vos chances de survie."
La généraliste : "Apparemment, vous allez survivre à votre cancer."
L'autre généraliste : "Votre cholestérol, on s'en fiche. Là, vous êtes en survie, alors mangez ce qui vous plaît !
La radiologue (mammographie) : "A l'annonce du cancer, on a un instinct de survie qu'on ne soupçonnait pas."
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Le témoignage de T. d'Ansembourg me semble crédible,
je me reconnais tellement dans son analyse,
un peu comme un miroir, une révélation de ce que je cherche depuis pas mal de lectures,
comme si j'avais trouvé écho à ce que les médecins nomment "Survie".
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"Toute l'énergie que je consacrais précédemment
à combattre et à tenter de gérer mes peurs,
je pouvais à présent l'engager dans le changement,
dans l'accueil de la nouveauté." p 126
Je commence aujourd'hui !