Question de mérite ?
Au tout début de ma maladie, mon médecin généraliste m'avait dit :
"Vous ne trouvez pas qu'il y en a qui mériteraient plus que vous d'être tombée malade ?"
Franchement, cela ne m'était pas passé par la tête... La question ne se posait pas ! Et la réponse me dérangeait un peu !
Et puis de temps en temps, je me dis qu'elle avait un tout petit peu raison !
J'ai lu récemment un commentaire sur un autre blog... qui disait à l'encontre des "méchants" ou "médisants"
(du style l'infirmière chef qui nous a humiliés avec ses mesures autoritaires,
la boulangère qui m'envoie balader,
la chirurgienne qui n'a eu aucune compassion à l'annonce à mon égard,
la coiffeuse qui m'a dit que mes cheveux ne repousseraient pas bien car j'étais trop angoissée et qu'elle me ferait à nouveau pleurer quand il faudrait les recouper pour qu'ils poussent mieux !
...ou ceux encore qui ne se rendent même pas compte du mal qu'ils font parfois par leurs mots ou leurs attitudes plus que maladroits ) :
Bref... "La roue tourne"... Un jour, ils sauront ...
J'ai enfin pris conscience que de chercher des raisons à ce coup du sort qui m'est tombé sur la tête ne servirait qu'à me rajouter de la culpabilité.
"La sophrologue a dit" que ... ( à chanter presque sur l'air de Jacques a dit !)
(... en ce moment, j'ai la curieuse sensation de faire, de dire et de commencer à m'approprier tout ce qu'elle nous enseigne et nous guide ...)
"La culpabilité est le pire des poisons : OK, on a vécu sur un certain mode, peut-être pendant des années...
OK, on a alors peut-être juste appliqué un mode de vie dicté par des conventions sociales, des modèles parentaux, des injonctions qui nous obligeaient à respecter certains rites acceptés sans conviction profonde ( par ex, les déjeuners du dimanche en famille, les fêtes de nouvel an passées avec la belle-famille, les réunions professionnelles sans intérêt, la pause-café pour respecter les rituels de pseudo-convivialité au travail...),
et puis avec le temps, certaines attitudes sont ainsi devenues des habitudes...
Les mêmes schémas se reproduisent petit à petit indéfiniment. Alors qu'on voudrait être à gauche, on part à droite...
On ne se sent pas en accord avec soi-même : on est divisé, tiraillé, juste parce qu'on s'oblige à respecter des injonctions qui ne nous conviennent pas.
Alors le jour où l'on parvient (et il a fallu parfois un choc dans son parcours de vie...) à se dégager de ce carcan, à ne plus se maltraiter, à se respecter... on gagne aussi le respect des autres qui ne viendront plus marcher sur nos plate-bandes !
Ne pas culpabiliser, mais devenir responsable de sa vie.
Sans se laisser manipuler par autrui, car l'autre ne détient que le pouvoir qu'on lui donne...
Voilà, c'est ce que la sophrologue a dit...
Et ce que j'aime entendre.
Parfois, je me dis aussi que la roue tourne...
J'ai tiré le mauvais numéro cette année, mais peut-être que finalement j'ai gagné aussi le gros lot ...
le courage de supporter la maladie de Maman
la volonté de ne plus écouter les propos critiques ou négatifs des collègues
la perspective du plaisir retrouvé d'enseigner
la découverte de l'Amitié, la Solidarité, avec mes amies des ateliers
la rencontre de professionnels doués pour aider : la sophrologue, la psychologue, le prof de gym, la kiné...
Et la force infinie de l'Ecriture qui m'a sauvée, grâce aux liens tissés aussi grâce à mon blog...