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De maux en mots ...

15 mars 2013

A méditer sur le chemin de ma vie...

 

 

 

 

 

 

 

 

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14 mars 2013

Paperasses et crustacés

 

Enfin un vrai, grand, beau et bon week-end,

je me suis ressourcée sur les plages à la fois ensoleillées et enneigées de Normandie.

 

 

vacances_yes

 

De retour, les douleurs musculaires réapparaissent,

je vais devoir vivre avec combien de temps encore ?...

 

Et puis la liste de RV qui se prolonge,

avec en point d'interrogation ma reprise à la rentrée.

J'avais devancé un RV chez le médecin expert hier,

je guettais LA lettre qui allait me confirmer ce RV.

Mais l'échéance arrivant et toujours pas le courrier attendu,

 j'appelle la Direction de la Cohésion Sociale

qui s'occupe de gérer les CLM de toute la fonction publique.

Moi : "Bonjour, j'ai transmis mon dossier le 12 avril. Je m'inquiète de ne pas avoir eu de réponse.

Elle : " Je vais voir...Nous avons bien reçu votre dossier. La personne qui s'en occupe est actuellement en vacances, elle saisira votre dossier quand elle rentrera...

Moi : " Puis-je anticiper le RV avec le médecin expert ? Dois-je attendre encore que vous transmettiez mon dossier ?

Elle  : " C'est quoi le problème ?

Moi : "Le problème c'est que je suis arrêtée jusqu'au 29 avril et que je stresse de ne pas savoir quand je reprendrai, et le stress, c'est pas bon pour ce que j'ai...( La dernière fois, la réponse a mis 4 mois pour me parvenir !)

Elle : "La personne qui s'en occupe a eu un comité la semaine dernière... elle a le droit de prendre des vacances comme tout le monde.

Moi : "Merci bien, au revoir."

 

 

 

 

Je raccroche et je regrette de ne pas avoir su trouver lers mots pour lui dire :

"Madame, voilà 15 mois que je suis sur le front de guerre, je n'en peux plus d'attendre... mais que faites-vous ? un mois que mon dossier est en attente sur votre bureau, et moi qui guette la boîte aux lettres chaque jour..."

 

Et puis me dire que je suis bien sotte de vouloir devancer, anticiper encore sur l'avenir, comme si ma rentrée était si importante que ça.

Pour des paperasses qui n'arrivent pas à temps, je louperai peut-être ce RV de septembre.

Et alors ?

C'est le moment de baisser les armes, de prendre le temps de me reposer, et de vivre sans me rajouter une couche de stress inutile.

Je ne peux rien faire de plus, je dois accepter la lourdeur administrative...et le manque d'humanité des secrétaires derrière leur ordi.

 

N1

Retrouver les images mentales qui font du bien...

 

 

vacances_cali

4 mars 2013

Message personnel pour Zazou

 

Ma Zazou, je n'arrive plus à t'envoyer de mail !

Hotmail me les renvoie !

Peux-tu m'écrire ?

Gros bisous

 

bj_7

 

21 février 2013

Au bout du tunnel

Ban_for_t_1

Ce matin, j'ai enchaîné kiné, radiothérapie, pharmacie.

C'est la dernière fois que je voyais Mme R. en consultation en radiothérapie. Prochain RV dans 6 mois.

 

Plus que 3 séances de photons et électrons. Elle m'a prescrit des pansements spéciaux pour réparer ma peau : facture : 78 euros !

 

Hier, le RV au centre de lymphologie Cognac Jay m'a fait prendre conscience du "plus jamais" de danse, because "manchon" pour toujours.

Après le "deuil du sein", accepter et digérer, faire le deuil des soirées dansantes...

 

Mais pas de cure "Luz St Sauveur" cet été non plus, ouf ! ... inutile pour une rentabilité hypothétique ... je gagnerais 0,5 cm de réduction du lymphoedème sur mon bras,

"Partez plutôt en vacances", m'a dit le spécialiste... Ouf, MERCI !

 

 

Il fait beau, Agnès, ma fidèle compagnonne de route, vient me voir cet après-midi.

Je vais bientôt RESPIRER, souffler, ne plus enchaîner les RV quotidiens.

Penser à autre chose.

 

Plus d'un an que je voyage au coeur de la médecine...

envie d'autre chose, pas tout à fait la vie d'avant,

une vie profondément essentielle, nourrie de Valeurs sûres.

 

 

 

 

12 février 2013

Les jours se suivent ...

... mais ne se ressemblent pas !

Ouf, aujourd'hui, pas d'attente en radiothérapie !

 

J'ai même réussi à faire décaler mon RV de lundi prochain au matin pour ne pas râter mon cours de gym à 17 h !

Ah ! Peut-être que le fait de "décider d'être heureuse" exerce une bonne influence sur mon petit destin ?

 

 

smile

 

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11 février 2013

Patiente

Encore deux heures et demie en salle d'attente aujourd'hui.

J'ai discuté longuement avec une personne qui s'est avérée être une ancienne maman d'élève !

Sa fille était en CE1 chez ma collègue et amie en 1996,

et à présent elle a 20 ans et est en formation de prof des écoles !

Nous avons bien sympathisé, nous nous retrouverons mercredi en sophrologie.

Heureusement que nous nous donnons la main entre patientes...

Cela aide énormément, on se comprend, on parle de la même chose...

bj_12

10 février 2013

Qui croire encore ?

Mercredi dernier, je demande l'avis de l'oncologue sur mon taux de cholestérol qui dépasse la normale.

Elle ne me recommande rien, me dit que le traitement au tamoxifène le fera peut-être baisser.

Hier je demande l'avis de ma généraliste : "Votre cholestérol, on s'en fout ! je ne le note même pas ! Vous n'allez pas manger que des haricots ! Mangez ce dont vous avez envie, du nutella ! On est des êtres humains, on ne peut pas se battre sur tous les fronts !"

 

 

Comme je l'aime, elle aussi ! Au début, je trouvais qu'elle rigolait bien trop de tout mais à présent, j'ai besoin de ses rires et de sa façon d'aller à l'essentiel pour le moral !

En rentrant, je trouve une lettre de ma nouvelle gynéco qui me met en garde, ( par courrier ! ), de mon taux lipidique, et me prescrit un régime sans sucre, gâteaux, mayo, etc !!

 

 

Et moi, qui suis déjà surbookée en RV, surdosée en tout, il faut que je fasse le tri des recommandations !

Je crois que je vais suivre ma généraliste...Elle m'a fait en plus un certificat médical pour une reprise en mi-temps thérapeutique en septembre !

"Qui veut voyager loin ménage sa monture !" "Vous faites un métier où l'on est en représentation toute la journée devant 30 gamins ! Et il faut faire attention tout le temps à ce qu'il n'y en ait pas un qui fasse une connerie !"

 

 

Moi qui doutais tant, je suis plutôt soulagée qu'elle prenne la décision pour moi. J'ai peur de reprendre à plein temps, j'ai peur aussi de reprendre à mi-temps, car il faudra partager ma classe avec un ou une inconnue !

 

J'ai encore du chemin à faire pour lâcher- prise.

Mais mon emploi du temps actuel ne m'y aide pas !

 

week

9 février 2013

Reste de pudeur

 

Hier j'allais me rhabiller dans ma "cabine", lorsqu'une manipulatrice est revenue me donner la fiche de RV.

Surprise de son arrivée sans frapper, j'ai caché mon reste de poitrine,

alors qu'elle me voit tous les jours depuis un mois !

 

C'est que je veux rester encore une personne, en dehors des expositions aux machines.

Et ça me touche dès que je ressens un manque de respect, quand je suis encore considérée comme un corps, uniquement.

 

8 février 2013

Et ça continue ...

Ce matin, je me lève avec un oeil gonflé.

J'ai déjà eu ça en décembre, trois semaines sans pouvoir me maquiller...

Il faut que je prenne RV avec un médecin ; ça va être compliqué avant le week-end.

bwe7

Je rêve d'une journée sans souci ni RV ,

juste vivre tranquille dans l'esprit et le corps !

 

7 février 2013

Rassurée ... un peu

 

 

Ce matin, j'ai attendu 20 minutes dans le minuscule vestiaire sans lumière.

J'ai eu droit aux deux machines : l'Unique à photons et le Clinac à électrons.

J'ai osé raconter à la radiothérapeute qui me suit normalement, les déconvenues depuis une semaine ( machine en panne, humiliation devant sa remplaçante, manque d'informations, contradictions entre les infos).

 

Elle a bien compris, m'a pris les mains, m'a dit que j'avais une belle peau ( "comment vous faites ? ! ... ben oui chouette, je ne suis pas encore brûlée ! )

et puis m'a rassurée sur les pannes récurrentes des machines.

 

 

En salle d'attente, encore trois rencontres qui font du bien :

un couple de 70 ans que j'avais déjà croisé ; eux aussi se sont déplacés pour rien la semaine dernière, la machine était en panne, on les a soit-disant prévenus mais ce n'est pas vrai.

 

une femme de la trentaine, les mains enflées par la lymphe, je lui ai conseillé de mettre la mitaine de contention que je porte.

 

une directrice d'école de 39 ans, qui a appris son cancer "par hasard" : une boule au sein gauche, qui n'était pas grave, mais les examens ont révélé un cancer au sein droit, alors qu'elle ne s'y attendait pas.

 

Et après, on conseille le dépistage à partir de 50 ans... Je rencontre tous les jours des jeunes femmes touchées...

 

Aujourd'hui, "Corinne" l'instit a défait son foulard pour me montrer ses cheveux qui repoussent bien. Mais elle avait les cheveux bien longs "avant". Elle doit reprendre en mai en mi-temps thérapeutique car au bout d'un an, on n'a plus droit au CLM.

 

Moi je prolongerai jusqu'en août, payée à mi-temps et je reprendrai en septembre, mais j'ai tellement de doutes sur mon état de santé et de fatigue. Comment anticiper ? alors qu'on me demande déjà de faire le dossier de demande de reprise.

 

Hier c'est une autre patiente de 57 ans qui m'a montré son sein reconstitué par lambeau ventral. Résultat parfait.

 

 

Comme ces rencontres font du bien !

Comme on se donne la main !

Et cela nous permet aussi de croiser les infos et d'échanger nos ressentis.

Michèle vient de m'appeler. Aujourd'hui, c'est pour elle que la machine est en panne ! J'ai pu la rassurer, car ce ne sont pas les manipulatrices techniciennes qui prennent le temps de le faire.

 

 

Il faut accepter et comprendre...

Combien de fois moi-même je n'ai pas pu faire tout ce qu'il faut pour chacun de mes élèves, faute de temps, de disponibilité pour chacun d'entre eux...

Nous courons tous après le temps... Quel dommage, quel gâchis !

 

 

bisous

 

 

 

7 février 2013

Une femme exceptionnelle

Hier, j'avais RV à l'IGR avec ma chère oncologue qui a l'art et la manière de compenser toutes les phrases, toutes les souffrances engendrées par "les autres".

 

J'avais préparé toutes les questions auxquelles les autres ne répondent pas ou mal.

Elle m'a éclairé sur tout.

 

Avant de partir, je lui ai dit "une dernière chose, on vous a vue à la télé !"

(Sur la nouvelle chaîne Chérie 25 une émission l'avait présentée, un portrait extrêmement humain, côté privé et côté médecin ).

 

Son visage s'est éclairé aussi, lumineuse, rayonnante, souriante, touchée ... "Oh, c'est trop mignon".

Je lui ai dit " Heureusement qu'il y a des personnes comme vous parce que ce n'est pas tous les jours facile !"

 

J'aurais voulu lui dire comme je l'admire, comme je l'aime, comme elle m'est précieuse et indispensable.

J'ai RV en mai, j'ai vu que son anniversaire tombe le 20 mai, je crois que je vais oser lui apporter un bouquet de muguet.

 

 

 

MS  Pour entendre sa voix ...

http://www.awi1.com/?p=1226

bj_muguet

6 février 2013

Surdosée

Ce matin, Mademoiselle Camille m'annonce qu'à partir de demain, je passe sur deux machines, une à photons, l'Unique, l'autre à électrons, le Clinac.

C'est nouveau, ça vient de sortir.

Aucune information sur le pourquoi ni le comment, juste une liste de RV qui s'allonge.

 

Cet après-midi, j'ai RV avec l'oncologue de l'IGR. Elle est si humaine, pourvu qu'elle ne soit pas remplacée par une autre.

J'angoisse à l'idée de retrouver ce lieu où j'ai vécu 9 mois de traitement.

Il faut déjà que j'anticipe pour demander la prolongation du CLM et la reprise en septembre.

Sans savoir ce que sera déjà demain...

Bien entendu, à l'inspection académique, on ne peut pas m'aider.... la barrière administrative, "c'est le comité médical qui décidera".

La dernière fois, il a mis 4 mois pour décider !

Alors c'est à moi d'anticiper...

Je me sens débordée, il faut que je m'octroie des demi-journées sans rien, sans RV mais ça n'est pas possible.

 

fatigu_e

5 février 2013

Journée Amitié

Mon amie Agnès est venue marcher avec moi.

 

Puis j'ai passé plus d'une heure au téléphone avec Martine qui est passée par des petites phrases bien lourdes aussi à digérer au sujet de son handicap de non -voyante. Elle m'a donné aussi des nouvelles de Snoopy qui va partir à la retraite après 11 années de bons et fidèles services.

 

Et puis Zazou qui m'écrit tous les jours et fait exploser la colère que moi je ne sais pas dire.

 

Oui, on est courageuses, qu'on nous le dise ou pas, on n'a rien à prouver, juste continuer à vivre "normalement", malgré les souffrances plus psychologiques que physiques.

 

Merci mes amies, vous en savez tellement plus que les psys et autres personnels médicaux qui veulent nous mettre dans des cases.

 

Non, je n'ai pas perdu le goût de vivre. Juste pas envie de faire "LA" cure La Roche-Posay qu'on nous préconise,

je veux des Vacances, des vraies, en finir au plus vite avec les rayons.

 

 

 

coeur3

 

"Outre les transformations physiques, le cancer du sein a des conséquences
émotionnelles qui sont souvent beaucoup plus douloureuses et plus longues à surmonter.

Vous luttez probablement contre une multitude d'émotions ou vous vous sentez peut-être hébétée.
Il est particulièrement important de prendre soin de votre bien-être mental de la même manière que de votre corps.


L'un des meilleurs moyens de guérir est de ressentir des émotions.
Si vous êtes en colère, n'essayez pas de prendre sur vous. Si vous avez besoin de pleurer, pleurez.
Si vous êtes exaltée, sortez et amusez-vous.
De nombreuses femmes se parent d'une armure émotionnelle pour combattre le cancer du sein. Et elles ont raison.
Mais une fois que le traitement initial est terminé et que vous êtes suffisamment
forte pour gérer d'autres éléments, toutes les émotions que vous avez laissées
de côté risquent de remonter à la surface. Accordez-vous du temps pour digérer
ce que vous avez traversé, vous en avez besoin pour aller de l'avant.

 

"Soyez tendre avec vous-même. Faites-vous plaisir. Méditez. Suivez un cours de yoga.
Faites du shopping. Commencez votre repas par le dessert.
Faites tout ce qui vous permettra de vous sentir bien intérieurement et extérieurement."

 

 

5 février 2013

Remonter la pente

Rendez-vous ce matin à 8 h.

Je me suis dopée comme je ne l'avais plus fait depuis longtemps : anxiolytiques, paracétamol, pour ne pas craquer.

20 minutes à attendre dans le vestiaire d'1 m2. A partir d'aujourd'hui, j'ai décidé de garder un t-shirt jusqu'à ce qu'on m'appelle et que je traverse ensuite la salle pour aller vers la machine.

 

Puis je retrouve la manipulatrice que je préfère, simple, rapide et efficace.

On reparle des dernières séances.

Je lui dis qu'avec elle je me sentais bien.

Elle est seule ce matin à devoir assurer à la fois les mesures et l'ordi. La deuxième manipulatrice est sur la route, elle va arriver en retard. Tant mieux pour moi, l'ambiance est calme.

Elle me confirme qu'avec les autres, ça papote beaucoup.

 

 

Elle m'explique que je dois encore faire des radios aujourd'hui, que hier on ne leur avait pas dit qu'il y avait eu des modifications, c'est pour ça qu'on n'a pas pu faire les rayons.

Je lui dis que j'ai besoin d'être informée, que je comprends mieux, à présent que j'ai rencontré la référente, que la machine et l'homme fonctionnent ensemble et que je peux faire confiance aux deux.

 

La séance dure encore 40 minutes, je suis ankylosée mais je réussis à dormir à moitié.

La deuxième manipulatrice (au foulard), vient me libérer, elle me remercie de ma patience et me dit bonne journée.

Je pars, je demande à la première manipulatrice comment elle s'appelle, et si elle peut me prendre quand elle est là.

"Camille", me répond-elle ... "ça peut se faire", toute contente aussi je pense d'être appréciée.

"Allez, sauvez-vous, décompressez, il paraît qu'il y a encore les soldes .."

Merci Camille, il faut que je reprenne confiance.

 

 

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4 février 2013

Psycho onco

J'ai encore craqué...

Troisième séance de radiothérapie très anxiogène.

Il faut reprendre les mesures. Refaire des radios.

Je n'aurais pas dû changer de kiné, elle a trop forcé sur mon bras. La lymphe s'est installée.

J'ai rencontré une psycho oncologue qui m'a bien expliqué.

Je comprends mieux  le côté technicien qui prévaut dans ce centre.

J'avais mieux supporté la chimio, au moins on pouvait parler avec les infirmières.

Là, tout est technique, j'ai l'impression d'être moins que rien, un objet à la merci d'une machine qui peut tomber en panne n'importe quand.

Je l'ai dit à la psycho oncologue, j'ai tout déballé, toutes les phrases, les comportements qui vous rabaissent et vous humilient, cette intrusion de tous les instants sans un mot de consolation...elle a tout compris...

Même si elle m'a dit que j'avais perdu le goût de vivre...

Non, ça, pourtant, je ne le pensais pas...

vacances

4 février 2013

Douter

Ce matin, le professeur Friedman était interviewé à la radio au sujet du bébé décédé faute d'avoir été gardé aux urgences à la maternité de Port Royal.

Faute de place ? Faute de personnel ?

Cela me renvoie à mes doutes.

Etre à la merci d'une place, j'ai connu ça jeudi et vendredi derniers.

 

Jeudi, la machine devait être réparée le matin...A partir de midi, les amies ont pu y "passer" mais moi, j'étais programmée avant alors j'ai manqué la séance...

Vendredi idem.

Alors j'ai "réclamé" ma séance : pourquoi les autres ont-elles pu "passer" l'après-midi et moi, je manquerais deux séances parce que mes RV étaient programmés le matin ?

 

Alors on me case le vendredi soir à 18h 40. Le retard s'est accumulé, je suis "passée" à 20 h 10, transie de froid dans la salle où le chauffage avait dû être mis déjà en veille pour le week-end.

 

J'ai perdu confiance en cette machine, j'ai peur à présent des mesures qui ont  peut-être été mal reprises en vitesse ce vendredi soir, alors que je n'étais pas prévue au programme.

Les secrétaires ont dû attendre la fin de la séance, après 21 h, pour que je sorte enfin, ankylosée, tremblante de froid et en pleurs.

J'ai peur, je doute.

Et j'ai encore 15 séances à faire.

 

 

 

3 février 2013

Déstabilisée

 

"Non, le vrai bonheur n’est pas un mets au menu de la vie,

mais la (bonne) digestion de la vie elle-même."

                                                                                     V. Cespedes

 

 

Accepter la mutilation, la souffrance physique, je crois que je l'ai fait grâce à tant d'autres témoignages et rencontres qui m'ont fait ressentir à quel point je ne suis pas la seule concernée.

 

Digérer les phrases qui font mal, les maltraitances psychologiques, m'est plus difficile, car elles restent ancrées en moi, alors que pour tout ce qui est corporel, ça passe, et on s'en lasse...

 

Un jour, j'ai trouvé cette petite phrase écrite à la main dans un petit carnet de citations de ma grand-mère :

 

"Quand je me regarde dans le miroir, je me désole.

Quand je vois les autres, je me console."

 

ça m'avait fait sourire, mais tant qu'à se comparer...  niveau physique et handicap, il y a toujours plus mal loti, comme je me le dis souvent pour me consoler de ce corps qui est devenu le mien.

 

Mais d'être traitée comme un numéro, comme un objet, sans âme ni pensée, à la merci d'une froide annonce médicale ou d'une machine en panne, m'a fait du mal.

Car là, j'ai eu l'impression que je ne pouvais pas trouver de remède, pas de réponse, je n'étais plus rien.

 

"Rentrez chez vous, la machine est en panne."

                             ( la radiothérapeute jeudi )

ou bien :

" Vous ferez comme toutes les autres... qu'est-ce que vous croyez, dans la salle d'attente,

elles ont toutes des perruques !"       

                               ( la chirurgienne en mai )

 

Il y a un questionnaire "qualité" à compléter à la fin de la radiothérapie... des petites cases à cocher sur la façon dont on a perçu l'accueil, le respect de la pudeur, la prise en compte de la douleur...

 

Je ne cocherai pas les cases, je vais écrire. C'est pour cela que je tiens ce blog, pour ne pas oublier que j'ai des choses à dire, que je n'effacerai pas ces moments-là, qu'ils ne resteront pas enfouis en moi pour préserver encore une fois les autres.

 

J'écrirai ce que je pense, faute de ne pouvoir le dire sur le moment.

... Quoique j'ai réussi à en parler un peu aux manipulatrices vendredi soir.

L'une s'est "excusée au nom de toute l'équipe", même si elle a persisté à dire qu'elle m'avait appelée pour me prévenir que la machine était en panne jeudi : elle n'a pas laissé de message soit-disant car "elle ne voulait pas raconter ma vie sur un répondeur". Je peux le concevoir, mais le téléphone n'a pas sonné.

 

Alors à partir de maintenant, je doute, j'ai peur, je vais à reculons vers la machine à photons... Combien de temps vais-je attendre ? la machine est-elle fiable ? les nouvelles mesures qu'on m'a prises sont-elles correctes ? les manipulatrices sont-elles dignes de confiance ?

 

On me dit souvent que je manque de confiance en moi, je pense que j'ai gagné en confiance cette année, grâce au courage dont j'ai fait preuve à chaque étape franchie.

Mais là, c'est du manque de confiance en autrui dont j'ai peur. Parce que  je ne peux que me remettre entre les mains de ces manipulatrices. Tous les jours, elles reprennent mes mesures, je connais les chiffres par coeur. Certaines me paraissent plus sûres que d'autres. Je suis même tombée sur des débutantes en formation. Impossible de contrôler, moi qui aime bien maîtriser les choses...

Je suis déstabilisée.

 

bon_apmidi

2 février 2013

Résignée

J'avais RV hier soir à 18 h 40.

Je suis passée à 20 h 05, 1h le torse nu, les bras en l'air sous la machine.

Je suis sortie de là à 21 h 10, ankylosée, transie de froid, pleurant nerveusement, fatiguée de ces deux journées.

J'ai pris conscience que personne ne pourra jamais m'apporter de réponses,

parce que je suis un corps malade.

Aucun médecin, aucun radiothérapeute, aucune secrétaire, aucune psychologue ne sait quel sera l'avenir de mon lymphoedème, de mon lymphoecèle, de mes cellules, du K.

Il me reste ma petite personne à préserver, juste pour moi, trouver en moi la force de me plaire encore, sans rien vouloir prouver à quiconque.

Rester digne, malgré tout.

 

bwe_11

 

 

 

1 février 2013

Humiliée

livre__crireJe dois écrire...Il faut que ça sorte, il faut que je déblaie très vite devant ma porte ces cailloux jetés sur mon chemin.

Hier, j'ai pris conscience comme je ne suis qu'un objet entre les mains de la médecine.

Cette nuit, je suis allée lire "La niaque de l'amazone"

 

http://laniaquedelamazone.blogspot.fr/

 

 mv

 

J'y apprends que Maryse Vaillant est décédée.

http://www.psychologies.com/Therapies/Toutes-les-therapies/Therapeutes/Articles-et-Dossiers/Maryse-Vaillant-une-femme-de-caeur

Je connaissais ses livres, son parcours.

 

 

Et moi qui conseille aux autres patientes de n'aller que vers la Vie, me voilà remise sur le chemin de la réalité.

 

Accepter que mon ex-sein soit raté, même dans ce qu'il en reste.

J'ai espéré que ça redevienne "joli", tout au plus net et précis, et ce ne sont que bourrelets de lymphe. Du coup, je ne peux même pas envisager d'acheter une prothèse, encore moins le maillot de bain dont je rêvais chez la prothésiste l'autre jour.

Il faudra du temps pour que ça se résorbe, a dit la radiothérapeute... ça y est, j'ai bien compris, j'ai pris conscience, ça veut dire : jamais.

 

Je doute de tout à présent...

La chirurgienne, après un dispositif d'annonce raté, a raté aussi la mastectomie ?

Les manipulatrices débutantes qui ont fait les dernières radios mardi dernier ne se seraient-elles pas trompées ?

Le jeune radiesthésiste avec qui la radiothérapeute discutait froidement de mes images devant l'écran, et devant moi, torse nu, est-il vraiment compétent ?

 

 

Et moi, ai-je encore assez de force pour supporter les nouveaux grains de sable qui viendront encrasser la machine...

"Et après, on s'étonne d'être malade !", dirait Miss Optimiste...

 

 

Hier soir, après toute cette journée, mon mari m'informe qu'il ne pourra pas m'accompagner pour une fois à l'hôpital mercredi prochain...

Petite goutte d'eau qui a fait encore déborder le vase.

Parce que je l'appréhende ce RV, on va me prescrire encore des examens, et puis un traitement hormonothérapeutique pour 5 ans.

 

C'est ça, la "Vie en rose" qu'on me propose...

                             des quantités de choses qui donnent envie d'autre chose...

 

bwe_11

 

 

 

31 janvier 2013

Craquage (suite)

La radiologue m'appelle ce soir à 20h pour me prévenir que le RV demain matin est annulé.

La machine est encore en panne.

Je lui dis comme j'ai eu du mal à vivre cette journée.

Elle confirme que sa collègue m'a appelée ce matin pour me prévenir : ce n'est pas vrai...

Je lui demande pourquoi mon amie Michèle a pu passer cet après-midi sur la machine.

C'est que la machine a un problème avec le sein gauche !

Ben justement, pour moi comme pour elle, c'est le sein droit !

Alors elle me trouve un RV demain soir à 19h, sous réserve...

Elle m'appellera si la machine ne veut pas...

 

Je suis fatiguée, j'ai beaucoup pleuré encore ce soir.

Michèle m'a dit qu'il y a des petits cailloux sur le chemin, on est fragilisées.

Il faut que je dorme.

 

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  • Je suis une des 53 000 femmes touchées par le cancer du sein chaque année. J'écris pour mettre des mots sur l'indicible, pour témoigner et partager avec celles qui suivent le même chemin. Mon autre blog, plus léger : http://kty1963.canalblog.com/
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