Vendredi matin, c'était atelier
"Confiance en soi pour aider à la reprise du travail".
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J'ai exprimé au groupe et à l'intervenante le trac que j'avais justement pour le RV
que j'avais programmé à l'école le jour même à 16 h.
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Alors la psy a proposé une mise en situation
pour préparer ce RV si important pour moi.
S. puis L. ont joué le rôle de mon directeur...
et puis moi, j'ai joué mon propre rôle...
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Bien sûr, j'avais tellement d'appréhension, de pression, d'angoisse,
( 14 mois que je n'ai pas remis les pieds à l'école...)
que j'ai craqué au moment de parler du manchon, du lymphoedème
à mon (faux) directeur...
( Pour moi, la chaleur et le soleil qui ont fait leur grand retour
mettent en évidence mon "handicap".
Devoir porter à vie ce manchon,
subir le regard des autres
et avoir toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête...)
Et puis nous avons quitté l'atelier après beaucoup d'émotion,
mes amies m'ont proposé toutes leurs ondes positives pour ce RV.
La psy a dit que "ça allait bien se passer,
que j'étais courageuse et prévenante",
et je suis rentrée à la maison en attendant 16 h.
A 16 h, j'ai sonné à la porte de l'école.
Léger temps d'attente avant que le directeur ne m'ouvre la porte,
le téléphone à l'oreille,
et me fasse entrer en même temps que le réparateur en informatique.
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Et là, très rapidement, je réalise à quel point toute l'école est plongée
dans l'effervescence de la fin d'année scolaire :
vente de gâteaux pour financer les sorties,
préparation de la kermesse,
tournoi de rugby,
bricolages pour la fête des pères,
sans parler des différents problèmes de comportements
de certains élèves ou parents...
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Bref, chacun m'a raconté ses préoccupations du moment !
Et aucune question sur ma santé, mon année écoulée...
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J'ai réalisé combien j'ai vécu dans un autre monde depuis avril 2012,
le monde de "Oui-Oui", me dit H. en constatant mes illusions sur l'ambiance
ou les tensions de l'école qui auraient pu disparaître...
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A présent, il me faut remettre ma casquette de prof des écoles,
et faire mes commandes,
ranger ma classe,
reconstruire mes repères.
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Juste retrouver ma place dans ce monde si prenant,
et peu importe mes états d'âme
ou mes douleurs physiques et psychologiques,
post-maladie.
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Pour les collègues, la vie a continué,
sans qu'ils ne puissent imaginer
ni qu'ils aient envie de tenir compte de cette année
qui moi, m'a marquée à vie.
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J'ai fait un énorme pas en ayant franchi le cap du retour à l'école.
Je pourrai y retourner plus détendue, à présent
qu'aucune réflexion n'a été faite sur ma nouvelle coiffure et mon manchon.
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C'était ce qui comptait le plus pour moi,
parce que pour le reste,
tout le parcours, les étapes du protocole,
les différents RV médicaux,
il n'y a que moi...
et vous,
qui savez ...